Qui est Michael Morpurgo, l’auteur de Cheval de guerre?

Par Nathalie Riché (Lire), publié le 23/02/2012 à 12:0

Qui est Michael Morpurgo, l'auteur de Cheval de guerre?Albert, joué par Jeremy Irvine et le cheval Joey dans le film de Steven Spielberg.

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Michael Morpurgo, l’auteur de Cheval de guerre, qui vient d’être adapté au cinéma par Steven Spielberg, est un écrivain pour la jeunesse prolifique et célébré. Portrait.

Il aura fallu l’adaptation à l’écran de Cheval de guerre par Steven Spielberg pour que Michael Morpurgo soit sur le devant de la scène. « Etre adapté par Steven Spielberg, c’est un vrai cadeau car c’est l’un des plus grands raconteurs d’histoires à l’écran ! » s’enthousiasme l’Anglais qui a écrit ce roman sur la Grande Guerre vécue par un cheval, il y a trente ans.

Michael Morpurgo est l’un des écrivains les plus respectés en littérature de jeunesse avec plus de cent vingt titres traduits dans le monde entier, couronné d’innombrables prix et nommé Children’s Laureate en 2003 puis chevalier des Arts et des Lettres en 2004. « En général, il y a peu de respect pour ce genre, poursuit-il, mais les metteurs en scène choisissent de plus en plus d’adapter de la littérature jeunesse, pour la bonne raison qu’ils cherchent des histoires fortes. Et tout le monde sait que si une histoire n’est pas forte, les enfants ferment le livre ! » témoigne l’ancien enseignant, venu par hasard à l’écriture. Jeune professeur d’anglais à Londres, Michael Morpurgo découvre que le seul moyen de capter l’attention de ses élèves est de leur lire de bonnes histoires : « Les élèves détestent les professeurs qui font semblant. Ils ont besoin de voir dans vos yeux que vous y croyez. » Il n’a jamais cessé d’écrire depuis lors.

A la fin des années 1970, sa femme Clare et lui s’installent dans une ferme du Devon et lancent le programme Farms for City Children, pour permettre aux enfants des villes défavorisées de passer une semaine avec leur classe à la ferme. « Je vois chaque jour comment les enfants développent leur confiance en eux avec les animaux, se réjouit-il. Ce qui est important pour un enfant et pour moi, c’est de sentir que nous sommes ensemble dans le même monde. C’est un peu la philosophie de Rousseau ici ! »

La relation entre la nature, les enfants et les animaux inspire le gentleman writer qui aime prendre ce décor familier pour ses fictions, comme le ruisseau où pêche le garçon dans Soldat Peaceful, son roman préféré. Mais c’est la guerre qui souvent en est le point de départ. « Au final, vous écrivez sur ce que vous avez au plus profond de vous. Je suis né en 1943. J’ai grandi à Londres qui était bombardée. Les lieux étaient détruits, mais pour moi c’était juste un terrain de jeu. Vers l’âge de six ou sept ans, j’ai commencé à comprendre que cette guerre avait été terrible pour les adultes autour de moi. Mon oncle Peter a été tué à l’âge de 21 ans. Je regardais la photo de ce bel homme en uniforme de la RAF et il était mon grand héros. J’écris peut-être pour lui. »

Des textes qui prennent les lecteurs au sérieux et leur font prendre conscience de la complexité du monde. « Dans Cheval de guerre, le cheval est pris dans les fils barbelés. Ce moment où le cheval crie, c’est le cri de l’humanité contre la guerre que l’on entend. L’enfant peut accepter ça de la part d’un animal. » C’est la capacité de communiquer une histoire par l’émotion que l’auteur cherche avant tout. « Au départ de mes livres, il y a souvent une grande colère, observe-t-il. » L’idée de Seul sur la mer immense a germé lorsqu’il découvre que des centaines d’orphelins anglais ont été envoyés en Australie après la Seconde Guerre mondiale pour servir de main-d’oeuvre.

Les jeunes lecteurs ne s’y trompent pas. Comme en témoignent parfois des lettres qu’il reçoit et dans lesquelles un élève raconte qu’il a dû lire la fin du roman devant la classe car la prof, en larmes, était incapable de continuer la lecture. « C’est très important pour moi que les enfants voient qu’un livre touche tout le monde, même l’enseignant. » Père de trois enfants et grand-père de sept petits-enfants, il aime à faire surgir le gosse, le jeune homme, le père, le grand-père qui cohabitent en lui. Et il écrit pour tous les âges ! Pour preuve, le succès depuis deux ans de Cheval de guerre au Théâtre national de Londres, mis en scène avec des marionnettes, qui a donné l’idée au cinéaste américain de faire le film. « Cela m’a touché car le spectacle réunit les familles. Si on écrit une histoire pour enfants qui marche, on traverse les générations. Et c’est ce que Spielberg a su voir. » Michael Morpurgo écrit en ce moment sur les secrets de famille… Un roman qui promet encore de faire parler les générations.

The musical

I’ve seen the movie, loved it, cried my way to the end.  Could not get tickets for the play.  To be followed…

Un Commentaire

  1. J’ai beaucoup aimé ce film, moi qui aime les chevaux alors … Je ne connaissais pas cet auteur, belle découverte.

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